Expérience
de la solitude
Me
désintègre.
Ne
plus exister pour personne.
Qu’une
présence féline.
Père,
mort en même temps que Mère
Manque
si cruel
Le
silence qui peuple et dévaste tout.
Seule.
Au plus profond.
Sans
âme qui se soucie
Juste
les fantômes qui tourmentent
Sans
même être là.
Une
idée. Vide.
Être
vide.
Chasser
les souvenirs
Les
regrets
A
la pelle
Ne
pas comprendre
Pourquoi
la distance suffit à faire oublier
Qu’en
un lieu quelqu'un existe encore
Seul
Désormais.
Rancœur
L’envie
coule entre mes doigts
De
renaître il y a dix ans
Hors
de ton ventre, Maman,
Tout
de toi me manque.
Arrivera-t-il,
ce jour?
Où
je penserais enfin à autre chose
Où
je ne me sentirais plus retenue ici par la présence réconfortante
de ces deux yeux verts
Je
ne vivrai plus pour autre chose
Qu’attendre.
A-t-il,
Papa, envie de pleurer parfois?
Orpheline.
Seule.
Veuve.
Seule.
Amitié
salvatrice.
Doux
noms de poètes hurlant revenant en ma mémoire, cris qui me font me
boucher les oreilles
Mais
rien d’autre à entendre.
Peur
aussi
De
mourir sans bruit.
Verrais-je
une fois encore son visage vieilli avant son lit de mort ?
Trop
de larmes.
Alors.
Les
branches de l’arbre bougent et je ne suis plus qu’éclats,
suintante, attendant l’hiver pour que les couches de vêtements me
fassent croire à une étreinte.